La sophrologie ne m’a vraiment pas attirée
En pleine réflexion sur mon parcours professionnel
Sur la période 2012-2013, je suis en pleine réflexion sur mon parcours professionnel. Je menais, jusque là, une vie circassienne qui me correspondait sur beaucoup de points, notamment la vie en caravane qui permet une vraie proximité avec la nature. Vivre dans une caravane c’est entendre la pluie, sentir le vent bouger l’habitation, si l’air est plutôt sec, plutôt humide, chaud, froid…
Artiste de cirque d’un côté et enseignante des arts du cirque de l’autre, je passe des heures à m’entraîner, notamment aux disciplines aériennes, et à transmettre cet art à des enfants et adolescents.
Je travaille une vingtaine d’années auprès des jeunes. J’en côtoie des milliers, beaucoup pendant plusieurs années. C’est un réel privilège de construire des projets artistiques et de vivre des temps émotionnellement forts avec les jeunes.
Différents évènements me conduisent à changer. Je prends une année de réflexion pendant laquelle je serais surveillante en collège. Je garde le contact avec une population que je connais plutôt bien, les adolescents et je m’ouvre à la possibilité de devenir Conseillère Principale d’Education.
Très vite j’abandonne ce projet, le système éducatif actuel est bien trop éloigné de mes valeurs et mes aspirations, je ne m’y retrouve pas du tout.
Le choix de considérer mes acquis
Fin de Lycée, j’envisageais de faire des études de psycho. Cela me tente toujours, en même temps je n’ai pas envie de recommencer un parcours étudiant.
Au delà des techniques de cirque, au delà de la pédagogie, qu’est ce que je fais exactement ?
J’ai envie de partir de mes compétences. Il y a la dimension artistique, et il y a la dimension humaine. Depuis plus de 20 ans, je travaille avec des enfants, des jeunes, des adultes aussi, des personnes âgées, toutes classes sociales confondues. J’interviens aussi auprès de publics plus sensibles, dans des maisons spécialisées, des centre adaptés, que ce soit pour les jeunes ou pour les adultes.
Quelques soient les qualités et les difficultés de chaque être, ensemble on trace un chemin, un projet, ensemble on dépasse des difficultés physiques, psychiques, émotionnelles. Ensemble on est en lien !
Voilà, c’est cela que je veux continuer à faire, mais différemment.
En parallèle, depuis peu de temps (environ un an), je fais un travail thérapeutique sur moi-même. Cela me fait prendre conscience qu’il existe d’autres outils que la psychologie classique pour travailler sur soi.
En cherchant quelques chose de cohérent avec mon parcours, je décide d’approfondir mes recherches sur l’art-thérapie. Je prends contact avec différents centres de formations. Je ne trouve pas de spécialité cirque, néanmoins ayant étudié 3 années aux Beaux-Arts, je suis ouverte à d’autres techniques. Je poursuis dans ce sens.
Et donc, la sophrologie ?
Un jour, j’ai vécu quelque chose d’horrible avec ma thérapeute.
Elle me demande de fermer les yeux et de me concentrer sur mon corps. Elle me parle de ma tête, mes bras, et les différentes parties de mon corps. Je ne sais plus exactement ce qu’elle a dit. Je me souviens avoir ressenti de l’inconfort et de l’impatience comme si j’étais enfermée dans quelque chose sans savoir quand j’allais pouvoir sortir.
J’ai les yeux fermés et là je me dis que dis : – si ça dure trop longtemps, je vais finir par sauter sur son bureau et lui hurler dessus !
Comment pouvait elle me faire vivre un truc pareil, dans une telle immobilité, un tel ennui. Pourquoi me faire faire un truc aussi inutile avec toute cette lenteur ? Quelle perte de temps !
On venait de faire 5 minutes de sophrologie…
Certainement qu’elle a évoqué ce mot plusieurs fois quand je lui ai fait part de mon projet. Et surement je n’écoutais qu’à moitié.
Mes recherches continuent et cela prend plusieurs mois. J’ai à cœur de faire quelque chose qui me correspond vraiment, et je veux mettre au service de mon futur projet l’expérience que j’ai déjà acquise.
En ce qui concerne l’art-thérapie, je ne sens pas suffisamment de points de rencontre avec ce qui me fait vibrer.
Je voyage sur la toile du net, en lisant des articles sur les différentes approches du développement personnel. Rien ne se précise particulièrement. Bien qu’il y ait une note de désespoir, je reste motivée et en action. Je garde la connexion avec mon intention.
Et puis, un jour, il y a ces mots dans un article. Cela parle du corps, de l’équilibre du corps et de l’esprit plus exactement, et aussi de la conscience du corps et de l’harmonie. Tous ces mots rassemblés font écho avec mon projet. C’est ça, comme au cirque, trouver l’équilibre, être en harmonie avec ses capacités corporelles et psychiques. Prendre conscience de son corps… Enfin, j’y suis ! D’ailleurs je sens mon corps qui se met debout tout seul, et la joie l’envahir.
Je me dirige vers le bas de page pour découvrir quelle est cette méthode.
Je n’en reviens pas, il s’agit de la sophrologie !
Le temps de la réconciliation avec la sophrologie
J’ai écouté mon intuition
Evidement, je ne pouvais pas ignorer cet élan qui venait de me traverser.
Après quelques recherches qui continuent de confirmer mon intuition, je finis par m’adresser à un centre de formation recommandé par ma thérapeute.
La prochaine promo démarrera dans 6 mois, en mars 2014, c’est la promo 58 !
Bon alors là, c’est le clin d’œil final ! Toute petite, j’affirme, sans savoir pourquoi, que mes chiffres préférés et porte-bonheur sont le 5 et le 8 ! J’y vais, je m’inscris !
J’apprendrais peu de temps plus tard, dans mes différentes explorations sur moi-même, que 58 est le numéro de mon ange gardien. J’ai donc aussi découvert que j’avais un ange gardien ! je ne m’attendais pas à ce que, ce qui semble veiller sur moi, puisse s’appeler ange gardien.
Bien que la première expérience avec la sophrologie fut assez repoussante, je me sens en totale adéquation avec mon choix ! Je décide alors de m’inscrire dans un groupe de sophrologie dès la rentrée de septembre. Non pas qu’il me tarde de pratiquer, mais visiblement, d’après les conseils du centre de formation, il est fortement recommandé d’expérimenter la sophrologie par une pratique régulière.
Comme, en général, je m’engage complètement, j’y vais sans aucune protestation.
La réalité, c’est que la sophrologie est un cadeau
Que ce soit par ma pratique personnelle ou en cours collectifs, je passe les deux années de formation à faire énormément de sophrologie.
Sans attendre de changement, ou sans savoir quels changements attendre, je pratique sans me poser de questions. Je sens que je suis dans un espace de conscience qui me fait du bien et qui m’informe sur moi-même, sans pour autant observer qu’il y a des choses concrètes qui se modifient pour moi.
Finalement, après plusieurs mois, des changement m’interpellent :
Ayant encore près d’une centaine d’élèves en cours de cirque au moment de ma formation, je remarque de manière flagrante que je mémorise bien mieux les prénoms qu’avant.
Concernant les spectacles que je mets en scène, ma créativité s’élargit. Et, cette créativité s’exprime différemment. Au lieu d’émerger lorsque je me retrouve dans un état de stress ou d’urgence car il n’y a plus le choix, il faut créer, elle se dessine dans le calme, de manière continue et fluide.
Le sens gustatif s’est lui aussi réveillé. Avant de faire de la sophrologie, mon sens du goût était manipulé par le design et le message qui accompagnent les produits alimentaires.
Après plusieurs mois de pratique, le fromage utilisé pour des plats tous préparés n’est plus du fromage, le chocolat qui contient plus de sucre que de cacao, n’est plus du chocolat…etc.
Petit à petit, sans faire l’effort de manger équilibré, sans réfléchir, mon alimentation se modifie naturellement. De manière spontané je suis attirée par certains aliments qui font partis d’une alimentation plutôt recommandée.
Aujourd’hui, 10 ans après
La sophrologie est pour moi une méthode essentielle que je continue à pratiquer régulièrement. En dehors du fait que je sois sophrologue, c’est une des lumières qui m’éclaire sur le chemin de la vie et le sens de l’existence.
Alfonso Caycedo (neuropsychiatre fondateur de la sophrologie) la définit comme une pédagogie de l’existence. Pour ma part, elle influence beaucoup de mes comportements, aujourd’hui de manière consciente. Je me réfère avec beaucoup plus de confiance et avec un meilleur discernement à mon ressenti.
Assez rapidement je me suis rendue compte, que, depuis longtemps déjà, naturellement je me retrouve dans des états de conscience modifiés, là ou circulent des informations inaccessibles en état de conscience dit “ordinaire”.
Grâce à la sophrologie, j’explore ma conscience et je sais beaucoup mieux identifier dans quels états de conscience je me situe au cours d’une même journée, choisir de les modifier par moi-même, et identifier avec beaucoup plus de précisions ce que je perçois de ce qui est plus subtil.
Si on me demande aujourd’hui, pourquoi faire de la sophrologie ? Je répondrais que je ne sais pas.
De ce que j’observe, chacun y trouve ce qu’il a à y trouver, ce qu’il est prêt à trouver. Encore faut-il explorer, sans chercher quoique ce soit, et dans une ouverture suffisamment large ne pas limiter l’expérience.
Je pourrais répondre aussi, que même si je ne sais pas pourquoi, je sais que l’expérience est à vivre !
Pour les informations concernant les cours de sophrologie :
https://www.sophrologie-eft-vannes.fr/atelier-sophrologie-vannes/